Alors avant même de commencer cet épisode 2, je voulais vous rassurer, loin de moi l’idée de vous dire quoi poster sur LinkedIn, il n’y a pas de formule magique 😊
L’exercice ici est de comprendre, dans la lignée de l’épisode 1 qui explique la portée organique (la Fan base), les contenus que l’algorithme aura tendance à plus montrer au début, justement à cette fameuse fan base. Pour savoir ce qu’est une fan base : c'est par ici.
La réussite de votre publication dépendra principalement des interactions faites sur celle-ci. Plus votre audience engagera et plus rapidement elle le fera, plus votre publication aura de portée (sera montrée à beaucoup de monde).
L’introduction du Dwell time en 2020.
La notion de Dwell time est une notion qui existe depuis longtemps sur Google mais qui a été introduite sur LinkedIn seulement mi 2020. LinkedIn calcule maintenant le temps que votre audience passe sur un contenu et part du principe que si les gens suivent vos liens, regardent vos vidéos, le contenu est intéressant. Il mérite donc sa place et sera mis en avant… logique.
Cela implique donc que si vous avez un réseau énorme (la limite de connexions de niveau est de 30 000) mais que ce réseau engage peu avec votre contenu car il n’est pas ciblé, vous aurez au final peu d’impact.
Cela veut donc dire qu’il faut bien corréler audience et message pour créer un réseau qui interagira.
Et pour les recruteurs, la chose se complique forcément car si vous acceptez les demandes de toutes les personnes qui cherchent un emploi mais que ces gens n’engagent ensuite pas avec votre contenu, la partie de ceux que votre contenu intéresse va moins le voir qu’auparavant. Donc le paradoxe est simple, si vous acceptez tout le monde, vous aurez sûrement moins de portée vers les gens que votre contenu intéresse.
Quel type de contenu est bien propagé vers la « fan base » (first organic batch)?
Sur la base de milliers de posts, voici quelques-unes des données récoltées lors d’une étude réalisée cet été par Richard Van Der Bloom.
- Texte + document (slideshow) → +40/60%
- Texte seul ou avec une image → + 25/50%
- Video native (mp4 ou Vimeo) → +20/40%
- Lien vers du contenu externe à LinkedIn → -10/30%
- Vidéo Youtube → -30/50%
- Article long (ex-LinkedIn pulse) → -70/90%
La logique est plutôt respectée, sur un document de type slideshow (powerpoint), le temps passé est forcément assez long et LinkedIn se dit qu’un document est un contenu de qualité a priori.
C’est pour cela que vous avez sûrement vu fleurir sur votre fil d’actualité un bon nombre de posts « 5 conseils pour faire ceci » et que vous aviez l’impression de voir un powerpoint. L’algorithme l’envoie bien et cela crée un bon engagement donc c’est bien propagé et hop, cela arrive chez vous. Qui sait ? Le même post écrit différemment, dans un article LinkedIn par exemple, ne serait sûrement jamais arrivé jusqu’à vous.
D’ailleurs les articles longs sur LinkedIn qui s’appelait LinkedIn Pulse avant… LinkedIn les a totalement tués. Avant, en 2018/2019, c’était l’eldorado car toutes les personnes de votre réseau recevaient une notification, il y avait même une app dédiée (je ne sais même pas si elle existe encore). LinkedIn a décidé de totalement tuer la portée de ces articles…. Pourquoi ? Je pense que pas mal de gens, dont des recruteurs, ont compris la manipulation et ont mis des annonces d’emploi en article…. Au lieu d’acheter des annonces.
S’il y a bien quelque chose que le rachat de LinkedIn par Microsoft pour 16 milliards nous a appris, c’est que LinkedIn n’est pas une entreprise à but philanthropique et d’ailleurs petit aparté pour les recruteurs.
Aparté amical sur la dépendance à LinkedIn.
Petit message amical à tous mes amis dans le recrutement qui ne savent faire que des recherches dans Linkedin et dont c’est l’unique source de profils potentiels : laissez-moi vous raconter une véritable histoire de dépendance.
Il était une fois un jobboard (site emploi) qui avait 80% du marché Suisse, dont tout le trafic captif. Après avoir racheté plusieurs petits concurrents et avoir assis sa domination, ils ont décidé unilatéralement de multiplier leur prix par 4. Levée totale de bouclier de toute la profession recrutement « vous allez nous tuer, vous ne pouvez pas faire cela ».
Leur réponse « pas de soucis, vous pouvez arrêter d’être client mais voici notre politique tarifaire maintenant ».
Bilan ? Après quelques mois, la quasi-totalité de ceux qui avaient arrêté leurs contrats sont revenus penauds et ont payé. La dépendance était trop forte, ils n’avaient plus de trafic ni de candidats.
Pire, le fait de siphonner tout le budget pour une seule plateforme a fini de tuer la quasi-totalité des concurrents.
Si demain, LinkedIn décide de multiplier ses prix par 8…. Vous faites quoi ? Viadeo n’est malheureusement plus une alternative crédible.
Impossible ? Jamais ils ne feront cela ?
Pour ceux qui ont Recruiter lite (licence à 1000 euros par an), ils n’ont pas fait évoluer le système depuis 3 ans en se concentrant sur LinkedIn recruiter (7 fois plus cher). Si demain ils arrêtent Lite et interdisent aux recruteurs l’accès à sales navigator (qui est un produit qui a, lui en revanche, très joliment évolué)…. Vous faites quoi ?
Je serais vous, je me formerais fissa à d’autres façons de penser mon sourcing 😉
Fin de l’aparté amical
Zoom sur les vidéos.
Pour ceux qui souhaitent mettre une vidéo, le mieux est de mettre une vidéo dite « native », donc d’importer un fichier mp4 directement sur la plateforme, afin de montrer que ce contenu émane de vous. Il paraîtrait que les vidéos vimeo seraient considérées comme native.
LinkedIn déteste les liens Youtube, votre post sera bien moins impactant si vous mettez votre vidéo sur Youtube pour ensuite la partager sur LinkedIn (been there, done that 😉 )
LinkedIn aime beaucoup les vidéos et ses vidéos préférées sont les contenus faciles à consommer sur le pouce (chiffres Van Der Blom).
- 30-60 secondes → Base de référence
- 1-3 minutes → -20%
- 3-6 minutes → -45%
- 7-10 minutes → -75%
- >10 minutes → -90%
Le format carré occupe le mieux l’espace sur l’espace et sur LinkedIn, il est donc à privilégier.
Et comme si cela était déjà trop facile, les vues sur les vidéos ne sont pas comptabilisées de la même façon que les vues de vidéos type Youtube ou autres. Une vue de vidéo native est comptée après 3 secondes (certains disent 6) de visionnage. Donc si vous voyez peu de vues, ne vous alarmez pas, regardez les engagements (likes, commentaires etc).
Les vidéos sous titrées étant consommables facilement, elles sont plus vues par votre fan base donc mieux propagées ensuite.
Comment faire des sous titres rapidement et facilement ?
Pas besoin d’un logiciel de compétition, j’ai un petit truc que j’utilise et qui marche merveilleusement bien.
Mettez votre vidéo sur Youtube en privé (oui j’ai bien dit Youtube).
Youtube a, de loin, le MEILLEUR système de reconnaissance vocale que j’ai pu tester, il est incroyable. Au bout de quelques heures, Youtube aura proposé les sous-titres de votre vidéo et vous pourrez les modifier sur Youtube et même les télécharger au format srt, accepté partout.
Réintégrez les sous-titres sur votre vidéo native et voilà.
Et faire des LinkedIn Live, bonne idée ou pas ?
Le seul avantage algorithmique des LinkedIn Live est qu’il envoie une notification à vos contacts.
Cette fonctionnalité n’est pas ouverte à tout le monde et techniquement, ce n’est pas la plus simple à mettre en œuvre non plus.
A vous de tester, je n’ai pas d’expérience en la matière, ce n’est pas quelque chose que j’ai personnellement testé.
Option à regarder TRÈS sérieusement, les « LinkedIn newsletter »
Depuis quelques mois, LinkedIn commence à proposer à certains utilisateurs de faire des LinkedIn newsletter.
Ce format étant envoyé également par mail à toute la liste de diffusion, c’est quelque chose à regarder de très près dans un futur proche. Je n’ai pas encore accès à la fonctionnalité mais croyez bien que je l’utiliserai.
Attention cependant, baser sa stratégie sur des emails auxquels seul LinkedIn a accès est dangereux encore une fois, ils pourraient créer une dépendance très facilement.