Dans les grands évènements qui rassemblent la famille du recrutement, je demande le… SoSu !
J’y étais pour la toute première cette année, je te raconte !
Le SoSu, qu’est-ce que c’est ?
SoSu, c’est pour Sourcing Summit.
L’édition Europe est organisée à Amsterdam depuis plus de 10 ans.
C’est un évènement qui dure 2 jours, en présentiel, et qui réunit des expert·e·s du monde entier pour échanger sur les dernières tendances et pratiques en matière de sourcing.
Concrètement, il y a des conférences, des ateliers, du networking, … Les 300 à 400 participant·e·s par an viennent des 4 coins de l’Europe.
Cette année, le SoSu a eu lieu du 9 au 10 octobre, sur le thème : Rise, evolve & source better.
Ah oui, “détail” pratique : comme c’est un évènement international, tout se passe dans la langue de Shakespeare !
Pourquoi j’ai eu envie d’y aller ?
Au risque de surprendre, ce n’était pas pour la splendeur des paysages entre Paris et Amsterdam - spoiler, pas extraordinaire !
J’avais surtout envie de vivre une expérience, et de voir à quoi ça ressemble, une conférence d'expert·e·s, avec 350 sourceurs, le gratin européen et des speakers du monde entier.
Et aussi, il faut le dire, parce que j’en avais l'opportunité. J’ai la chance d’être dans une entreprise incroyable qui a une politique de formation illimitée. Merci L’Ecole du Recrutement !
Ce que j’imaginais…
Je ne suis pas de nature anxieuse ou stressée, mais j’avais quand même 3 petites appréhensions :
Passer à côté du contenu à cause de l’anglais.
J’ai un bon niveau, mais jamais pratiqué en contexte professionnel.
Le côté social de l’évènement m’effrayait.
J’ai eu l’impression que cet évènement, c’était une grande bande de potes de toute l’Europe, qui se retrouve tous les ans. Et moi, là-dedans ? Je ne connais presque personne !
Sur le fond, j’imaginais que toutes les conférences allaient ressembler à ça :
Je m’attendais à du contenu hyper technique et très orienté growth-hacking.
Je sais que certains sourceurs de très haut niveau sont des vrais geeks, avec une approche très technologique du sourcing.
Ce qui s’est vraiment passé !
Mes premières peurs ont été balayées en quelques instants.
L’anglais n’a pas été un problème majeur.
Bon, j’avoue que j’ai eu une petite frayeur sur les 2 premières conférences : elles étaient données par des British avec de gros accents !
Heureusement, en conférence, les speakers parlent moins vite que dans une conversation autour d’un verre, par exemple. Et puis, ils sont équipés de micros, leurs voix sont bien audibles : on est dans de bonnes conditions pour l’exercice de compréhension orale.
Beaucoup de speakers et de participants ne sont pas natives, donc pas de folie côté grammaire ou expressions locales.
Un niveau “correct” est largement suffisant pour comprendre la majorité des échanges.
Ça a été très facile de discuter avec d’autres participants
L’introduction de la première journée a été décisive.
Lorsque les présentateurs de l’évènement ont demandé : “Qui vient pour la première fois ?”, 80 % de la salle a levé la main.
Ça m’a immédiatement mise à l’aise à l’idée de parler aux personnes à côté de moi.
Je me disais qu’elles étaient surement aussi preneuses que moi, de rencontrer de nouvelles personnes. Et ça n’a pas raté !
Côté contenu, maintenant…
Oui, il y a eu des contenus très techniques : des opérateurs secrets, un hackathon…
“Les opérateurs secrets de LinkedIn”, c’était la conférence de Donatien Mahieu (un Français !)
En deux mots : LinkedIn dispose de très nombreuses fonctionnalités de recherche.
On peut par exemple utiliser des opérateurs booléens dans la barre de recherche principale.
Il y a beaucoup d’autres fonctionnalités, qui sont documentées dans les ressources d'aide de LinkedIn.
Mais il existe aussi des opérateurs ne sont pas référencés par LinkedIn !
Alors, comment on sait qu’ils existent ?
Hé bien, grâce aux travaux de recherche des expert·e·s en sourcing comme Donatien, qui les découvrent, les expérimentent, et … les partagent à la communauté à l’occasion d’évènements comme le SoSu.
Si tu veux en savoir plus sur ces fameux opérateurs secrets, Donatien partage le contenu de sa conférence sur ce post !
C’est exactement comme ça que j’imaginais le SoSu : des nouveautés, des techniques confidentielles que personne (ou pas grand monde) ne connaît encore. Passionnant et très excitant !
Le Hackathon Sourcing pour se mesurer à ses pairs
En parallèle de la conférence principale qui se tenait dans le grand auditorium, les plus mordu·e·s de sourcing ont pu tester leurs connaissances sur un Sourcing game réalisé spécialement pour le SoSu, par Guillaume Alexandre et Pierre-André Fortin (encore des Français !).
Le principe ? En 1 heure et demi, les participant·e·s devaient résoudre un maximum d’énigmes, en mettant à l’œuvre leurs compétences de recherche d’information.
Personnellement, je n’ai pas participé : je sais que mon cerveau n’est pas câblé pour ce genre d’exercice !
Les sourcing clinic
À nouveau, en parallèle de la conférence principale, les participant·e·s avaient la possibilité de réserver un créneau de consultation avec un·e sourceur·se expert·e.
Le principe : tu viens avec un problème de sourcing.
Exemple : une recherche complexe qui cumule de nombreux critères, et tu n’arrives pas à trouver assez de profils qualifiés.
Et un expert du sourcing t’aide à ouvrir ta recherche avec un ping-pong intellectuel, en live, en 15 minutes.
… Mais pas seulement !
Pourtant, ça serait injustement réducteur de résumer le SoSu, à des techniques d’experts.
Je retiens aussi des conférences autour de :
L’organisation d’équipe
Dans la conférence présentée par Linus Diestelkamp et John Rose, "Source better not harder”, on apprend comment l'équipe de sourcing de Volvo est passée de 13 à 4 personnes… tout en ayant de meilleurs résultats et en réduisant les délais de recrutement.
Comment ils ont fait ? Principalement en trackant un maximum de KPIs pour avoir une vision très fine de leurs meilleures sources de candidats.
- L’origine des embauches,
- Le taux d’engagement des annonces,
- Le taux de conversion d’étape en étape du process,
- Le coût d’acquisition par candidature.
Avec ces connaissances, ils ont pu optimiser les budgets de recrutement et choisir les meilleurs canaux de diffusion des annonces.
La méthodologie de sourcing
Dans sa conférence, Pierre-André Fortin a montré sa méthode pour réaliser une cartographie du marché.
Il distingue le sourcing explicite, qui repose sur des mots-clés, du sourcing implicite, qui repose sur des informations qu’on trouve sur le paysage concurrentiel.
Concrètement, pour une requête habituelle, on utiliserait des mots-clés :
- Liés à l’intitulé de poste,
- Liés au secteur d’activité,
- Liés à une technique / technologie / outil essentiel(le) au poste (dans l’exemple de la conférence, un logiciel spécifique)
- Liés à la zone géographique de recherche
Dans l’exemple de la conférence, Pierre-André obtient 27 résultats en faisant cette recherche sur LinkedIn.
Mais il trouve 90 profils supplémentaires en cherchant d’abord des informations sur le marché, puis en les intégrant à la recherche.
Un exemple de manière d’accéder à des profils “non explicites” :
Rechercher sur Chat GPT ou Perplexity des listes d’entreprises qui utilisent le même logiciel, et les intégrer à la recherche.
Dans une autre conférence, la sourceuse allemande Barbara Braehmer explique comment entraîner l’algorithme de LinkedIn Recruiter pour obtenir des résultats plus pertinents que si on utilisait uniquement du booléen.
Concrètement, elle crée des séquences de recherche pour que l’algorithme comprenne quel type de profils elle recherche, et lui propose des profils plus pertinents, notamment par la fonctionnalité “profils recommandés”.
Plusieurs sujets autour de l’IA générative
C’était LE sujet principal de l’édition 2023.
Cette année encore, GPT et autres Gen AI ont été au centre de l’attention.
Marcel Van de Meer a montré un grand catalogue d’outils d’automatisation, intégrant ou non de l’IA.
- Make, qui permet d’automatiser des workflows entre des applications différentes,
- Perplexity, un moteur de recherche boosté par l’IA (”un Google sous stéroides !”),
- les GPT personnalisés pour avoir un assistant parfaitement au fait de son propre contexte,
- Napkin.ai qui fait des visuels à partir de texte,
- Notebooklm pour du podcast facile,
D’autres outils m’ont impressionnée car l’IA rend accessible à chacun d’entre nous des choses qui demandaient jusqu’à maintenant un savoir-faire technique important. Pour autant, je ne vois pas de cas d’utilisation dans le recrutement, ou de manière marginale :
- Flux.ai pour faire des images,
- Pika.art pour faire des animations,
- Suni pour faire des chansons !
Vanessa Perillat a montré comment son service recrutement s’est emparé de Chat GPT. 90 % des recruteurs l’utilisent chaque semaine, et 75 % qui l’utilisent même tous les jours.
Leurs cas d’utilisation :
- Générer des messages d’approches personnalisés,
- Créer des requêtes booléennes complexes,
- Rédiger des messages pour garder le lien avec les candidats en cours de process,
- Standardiser des fiches-candidats sur la base de leurs CV ou profils,
- Générer des questions d’évaluation de niveaux de difficultés différents.
Et enfin, totalement à contre-pied des sujets GenIA : la conférence de Vanessa Raath !
“L’avenir du sourcing”, pour elle c’est zéro technologie - ou presque.
Pour trouver des futurs candidats, il faut avant tout connecter avec des personnes.
Donc le plus important, ce sont les connexions humaines.
Elle a présenté les 3 piliers d’un·e recruteur·se qui n’a rien à craindre des IA :
- Construire sa marque personnelle en tant que recruteur·se,
- Contribuer à des communautés
- Savoir réseauter comme un·e· pro.
En conclusion
Ces quelques points sont seulement un petit aperçu de l’évènement, qui est extrêmement dense. Au total, ce sont presque 20 conférences, sur des sujets très variés.
C’est d’ailleurs ma principale prise de conscience du SoSu : le sourcing, ce n’est pas que les requêtes booléennes ! En plus de toutes les anecdotes rapportées dans cet article, il a aussi été question de messages d’approches, de persona, de vivier de candidats …
Si vous pratiquez le sourcing au quotidien, je vous souhaite d’avoir l’occasion d’aller au SoSu au moins une fois !
C’est passionnant de voir l’autre côté de la loi de Pareto - les techniques qui demandent 80 % d’efforts pour accéder aux 20 % de candidats les plus durs à atteindre.