Tu ne t’en es peut-être jamais rendu compte… mais la façon dont tu présentes ton entreprise n’est peut-être pas la plus engageante.
Et c’est normal. Personne ne t’a vraiment appris à faire autrement.
On t’a dit de mettre en avant la mission, de parler des valeurs, d’expliquer l’organigramme et les objectifs.
Mais rarement de raconter des histoires !
Celles des personnes qui travaillent dans ton entreprise. De ce qu’elles vivent, de ce qui les anime, de ce qui rend leur quotidien unique.
Et pourtant, c’est ça qui fait la différence.
Parce que notre cerveau est fait pour ça : il retient les histoires, pas les faits.
Pas les chiffres, ni les dates, ni les grands principes.
Dans cet article, on va parler de storytelling en recrutement.
Pourquoi ça marche, comment l’utiliser simplement, et comment en faire un vrai levier pour donner envie, créer du lien… et mieux recruter.
Pourquoi choisir de raconter plutôt que de décrire ?
Alors pourquoi intégrer du storytelling dans ton recrutement ? Pour au moins 4 bonnes raisons :
Raison n° 1 : Humaniser ta marque employeur
Quand tu racontes des histoires vécues, tu incarnes ton entreprise. Tu ne parles plus d’une “culture” abstraite rédigée par le service com’, ni d’une “vision” un peu perchée sortie d’un séminaire stratégique.
Tu rends réelles les personnes qui font tourner l’entreprise au quotidien. Beaucoup plus facile de se connecter avec ces personnes de la vraie vie, qu’avec des slogans.
Raison n° 2 : Inspirer confiance
Le discours institutionnel, il est maîtrisé, formaté… et souvent un peu trop lisse pour vraiment convaincre. On sent que chaque mot a été pesé, validé, corrigé. C’est propre, mais ça manque de chair.
À l’inverse, quand tu racontes une anecdote concrète, tu t’engages. Tu cites des prénoms, des faits, des situations précises. Tu ne peux pas enjoliver à outrance, parce que c’est vérifiable. Et surtout, tu ne parles plus “à la place de”, tu parles “au nom de” — ce n’est pas rien.
En faisant ça, tu crées un lien de confiance. Tu montres que tu assumes ce que tu dis, que tu connais les gens avec qui tu travailles, et que tu es prêt à les nommer. Ca a bien plus de poids qu’un discours corpo “parfait sur le papier”.
Raison n° 3 : Attirer les bonnes personnes
En parlant de la vraie vie dans l’entreprise, tu attires des gens qui s’y reconnaissent. Tu poses un filtre naturel : celles et ceux qui n’auraient pas aimé vivre ce que tu racontes passent leur chemin, et c’est très bien comme ça.
À l’inverse, ceux à qui ça parle, ceux que ça motive ou que ça fait sourire, se projettent. Et c’est exactement ce que tu veux : des candidat·es qui se sentent déjà un peu chez eux avant même d’avoir postulé.
Raison n° 4 : Créer un lien émotionnel
Un bon storytelling, ce n’est pas juste “agréable à lire” ou “sympa à écouter”. C’est un récit qui déclenche quelque chose chez la personne en face : une émotion, une image mentale, une projection.
Et c’est exactement ce que tu veux : que le ou la candidate se dise “je me vois bien dans cette équipe”, “je me reconnais dans ce qu’ils vivent”.
C’est quoi le storytelling en recrutement ?
Si tu dois retenir une seule chose de cet article, c’est cette phrase :
Les faits c’est chiant ; les gens, c’est attachant.
Tout est là.
C’est une manière de raconter ton entreprise à hauteur d’humain.
Dans le recrutement, on a souvent tendance à empiler les faits : nombre de salariés, technos et outils utilisés, process internes, valeurs affichées au mur… Mais soyons honnêtes : tout le monde dit à peu près la même chose.
Ce que les candidats retiennent, ce sont les histoires. Et cette différence d’angle change tout. Elle rend ton message plus sincère, plus mémorable et plus engageant.
Et concrètement, ça donne quoi ?
Tu te demandes surement à quoi ça ressemble, le storytelling dans la vraie vie.
Alors je vais te montrer des exemples que j’ai moi-même utilisés, dans des contextes très différents :
- Une usine agroalimentaire qui embouteille de l’eau de source (Carola).
- Une enseigne de bricolage bien connue (Leroy Merlin — faut-il vraiment les présenter ?).
- Et même un message d’approche en ESN, quand je recrutais dans la tech.
Parce que non, le storytelling ne se limite pas à la façon dont tu présentes ton entreprise en entretien.
Il s’invite partout : dans une annonce, un message LinkedIn, une page carrière…
A chaque fois que tu prends la parole, en vrai ou en ligne, tu peux choisir le ton Descriptif ou le ton Narratif.
Et je te le garantis : l’effet n’est pas du tout le même.
Les exemples
Avant de te montrer ce que peut donner une version storytelling, posons les bases.
Quand tu veux présenter ton entreprise, en général ça commence comme ça. Tu ouvres Canva, tu mets “Fondée en 1920… présente dans 20 pays… chiffre d’affaires… valeurs…”
Et tu te retrouves avec ça :
Exemple 1 : présentation de Leroy Merlin
Bref : ambiance fiche Wikipédia, propre mais sans saveur.
Maintenant, voyons ce que ça donne si on raconte la même entreprise, mais à travers une histoire :
Alors, qu’est-ce qui change ?
Tu passes d’un texte froid à une histoire qui vit. Tu ne retiens pas les dates, ni les milliards d’euros. Mais tu retiens que Leroy Merlin, à la base, c’est une histoire d’amour et de débrouille.
Et là, tu viens de connecter avec la marque.
Et puisque ça marche pour une enseigne grand public, voyons ce que ça donne avec… de l’eau en bouteille.
Exemple 2 : Présentation de Carola
Bref : une eau, des qualités, des valeurs… mais zéro émotion.
Apparemment, la convivialité est restée dans la bouteille. Elle n’a pas réussi à se verser dans la présentation. 🙃
Une version avec stoytelling :
Alors, qu’est-ce qui change ?
On oublie la fiche technique, on entre dans une légende.
Tu ne retiens pas le “profil minéral équilibré”, tu retiens le docteur, la source, et Caroline.
Exemple 3 : un message d’approche
Et parce que le storytelling ne se limite pas aux grandes présentations d’entreprise, voici un dernier exemple, ultra quotidien : un simple message d’approche.
Ce message, je l’ai réellement utilisé quand je recrutais dans la tech, en ESN. Rien de révolutionnaire sur le fond… mais observe la forme.
Pourquoi ça marche ?
- Je parle de vraies personnes, avec leurs prénoms, leurs rôles. “Stéphane, directeur d’agence”, “Romain, chef de projet” : l’entreprise n’est plus un logo flou, c’est une équipe qu’on peut imaginer.
- J’utilise un ton honnête et complice : je dis ce que je fais, je ne cache pas mon intention. Résultat ? Je gagne en crédibilité.
- Je mets le paquet sur l’utilité sociale des projets. Je sais que ça ne parle pas à tout le monde. Tant mieux. Ceux à qui ça parle se reconnaîtront tout de suite, et auront envie de creuser.
- J’aide les personnes à se projeter dans des scènes qu’ils peuvent rendre possible avec ces projets : des étudiants qui reçoivent leurs bourses, des lycéens dans des écoles rénovées, des personnes handicapées accompagnées vers l’emploi… Je partage du quotidien des utilisateurs finaux. Pas dans une fiche de poste impersonnelle.
Les ingrédients (très concrets) pour abandonner le ton descriptif
Pas besoin d’être romancier ou copywriter. Pour bien raconter, il suffit de te poser les bonnes questions.
1. Qui sont tes personnages ?
Un bon récit commence toujours par quelqu’un. Alors, qui est concerné ici ? Qui porte le projet ? Qui va bosser avec la personne qu’on recrute ?
Donne un prénom, un rôle, une personnalité. Une petite anecdote si tu en as une.
Et surtout : sors des intitulés de poste. Personne ne s’attache à un “Chef de mission middle management transverse”.
2. Quel est ton contexte initial ?
Dans quelle phase vous êtes ? Pourquoi tu recrutes ? Un nouveau client ? Un départ ? Une croissance à absorber ? Une galère à résoudre ? Pourquoi ce poste existe maintenant ? Qu’est-ce qui a bougé ?
3. Quel est le défi à relever ?
C’est quoi, le vrai challenge derrière ce poste ?
Un projet en retard ? Une équipe à embarquer ? Une techno à apprivoiser ?
Qu’est-ce que la personne va devoir faire bouger, faire tenir, faire progresser ?
4. Pour quel enjeu fort on veut se battre ?
À quoi ça sert, tout ça ? Ce poste, cette mission… qui ça aide ? Qui ça impacte ? Qu’est-ce que ça change si ça réussit ?
Tu ne cherches pas à remplir un poste. Tu cherches quelqu’un pour faire une vraie différence, même petite. Montre-la !
5. A quelles difficultés ou contraintes il faut s’attendre ?
Dis la vérité. Pas besoin d’en faire des tonnes, mais ne vends pas du rêve.C’est intense ? C’est flou ? Il y a des bugs ? Des clients imprévisibles ? Dis-le.
6. Vers quoi la personne peut se projeter ?
Et après ? Si ça se passe bien, on va où ? Tu proposes quoi à 6 mois ? À 1 an ? Quel chemin possible ? Quelles portes ça peut ouvrir ?
Et si tu arrives à répondre ne serait-ce que 3 ou 4 de ces questions, tu pars bien !
Conclusion
Le storytelling, ce n’est pas une technique fumeuse réservée aux pros du marketing.
C’est une façon plus humaine de raconter ce qui se vit dans ton entreprise.
Il suffit juste d’observer et de remettre les gens au centre.
Je suis curieuse de savoir si ça t’a parlé et si tu as déjà testé ce genre d’approche dans tes recrutements !
Pour en discuter, challenger l’article ou partager tes propres exemples, mes DM LinkedIn sont ouverts.