Cultiver son esprit critique face au bullshit, à la « novlangue managériale » et aux recettes miracles

Thomas Simon & Silvia Galo
Cultiver son esprit critique face au bullshit, à la « novlangue managériale » et aux recettes miracles

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Un triple constat : le règne du bullshit, de la « novlangue » et de l’« happycratie » dans les organisations

Un questionnement qui s’estompe : bullshit et stupidité fonctionnelle

En 2013, l’anthropologue David Graeber jette un pavé dans la mare en théorisant les « bullshit jobs » ou « jobs à la con » dans un article paru dans Strike! Magazine.

Avec ce nouveau concept de « bullshit jobs » (littéralement « boulots de merde de taureau »), Graeber (2013) souhaite dénoncer l’explosion de tous ces emplois du tertiaire qui paraissent d’autant plus inutiles et dérisoires qu’ils sont bien rémunérés.

Son article fera le tour du monde et sera traduit dans près d’une quinzaine de langues en à peine quelques semaines.

David Graeber sortira ensuite (2018) un livre au même titre que l’article, où il ira plus loin dans l’examen de ce phénomène.

Dès les premières pages, il explique :

« Certes, j’ai conscience que cet argument va immédiatement soulever des objections : “qui êtes-vous pour dire quels sont les emplois réellement “nécessaires” ? D’ailleurs, qu’est-ce que ça veut dire, “nécessaire” ? Vous, vous êtes professeur d’anthropologie : qui a “besoin” de ça ? (De fait, il est probable que ma profession soit la définition même d’une dépense sociale injustifiée aux yeux de beaucoup de lecteurs de tabloïds.) En un sens, évidemment, ce n’est pas faux, puisqu’il ne saurait y avoir de mesure objective de la valeur sociale. Je ne me permettrais pas de contredire quelqu’un qui serait persuadé d’être essentiel à la marche du monde. Mais qu’en est-il des gens qui sont eux-mêmes convaincus que leur travail ne rime à rien ? » (Préface)

Dans sa revue de lecture, Ghislain Deslandes professeur à l’ESCP Business School, partage :

« Just do it, ne serait-il pas devenu non seulement le slogan d’un équipementier sportif mais plus encore le modus operandi de nos entreprises ? C’est ce qu’avancent dans un essai récent non traduit en français “The Stupidity paradoxe” deux auteurs influents dans les études contemporaines en gestion Mats Alvesson et André Spicer. Dans ce livre, ils dénoncent un phénomène de stupidité fonctionnelle qui correspondrait selon eux, malgré les déclarations de principes des entreprises, toujours friandes de parcs scientifiques, de zones d’innovation ou de cluster de connaissances, à une inclination visant à réduire le champ de vision des collaborateurs.La stupidité fonctionnelle atteint son paroxysme lorsque chaque agent se montre capable de faire son job mais sans jamais poser la moindre question sur sa raison d’être. »

Dans son ouvrage L'entreprise contre la connaissance du travail réel ? "L'humain d'abord" ou le syndrome du sacrifié en premier (2023) Ibrahima Fall, docteur en sciences de gestion de l’Ecole des Mines de Paris, met en lumière un « effondrement du questionnement dans les entreprises » (p. 19 à 97).

L'entreprise contre la connaissance du travail réel ? "L'humain d'abord" ou le syndrome du sacrifié en premier par Ibrahima Fall

Il décrit un « management de marché » dans les organisations « qui ne repose pas sur le réel du corps social (…) mais dans les attentes d’un marché dont la logique n’est qu’économique. »(p. 24)

Concurrence dévorante oblige, la course à l’innovation pour la compétitivité, la productivité et la rentabilité devient le moteur des entreprises, voire la condition de survie.

Le manager devient le dernier maillon d’une hiérarchie aussi complexe que pressante. Son management est institutionnel et se caractérise par l’omniprésence de procédures.

« Certes, (…) la recherche de la cohérence nécessite des procédures, mais toutes les procédures ne répondent pas à ce besoin. (…) Les collaborateurs se retrouvent souvent devant un mur qui infantilise et qui les renvoie à un état néoténique. » (Fall, 2023, p 28).

La philosophe, essayiste et conférencière, Julia de Funès dans son ouvrage La vie de bureau ou Comment je suis tombée en Absurdie parlera de « dispositifs disciplinaires (…) qui transforment les esprits en ectoplasmes et les poussent à se satisfaire du confort d’une situation dans laquelle ils n’ont pas à se prononcer, et donc pas à prendre de risques. » (2017, p 26.)

La vie de bureau ou Comment je suis tombée en Absurdie par Julia de Funès

Insuffler un écart dans les procédures sans tomber dans l'opposition systématique et aveugle peut être une bonne façon d'agir uniquement quand l'action fait sens.

« Pour ce faire, l’esprit doit être en premier, le process second, et non l’inverse.(…) Là où l’esprit borné reste englué dans ses manières de faire, dans ses mécanismes, dans ses automatismes ritualisés, au point de juger qu’ils sont les seuls légitimes, l’esprit élargi propose un déplacement du point de vue et une autre perspective. » (De Funès, 2017, p. 28).

La « Novlangue », ou l’acte de communication qui exclut l’acte de la pensée

La « Novlangue », est une langue inventée par l’écrivain George Orwell dans son roman dystopique 1984.

1984 par George Orwell

La « Novlangue » est créée par une instance supérieure pour vider progressivement le langage de son sens par son appauvrissement, dans le but de normaliser la pensée, empêcher le raisonnement libre et exercer un contrôle social.

« Organisée en trois classes, elle comprend une catégorie A, comportant les termes nécessaires au travail et à la vie quotidienne, une catégorie B, destinée aux mots-composés et aux néologismes, ainsi qu’une catégorie C, qui contient les termes scientifiques et techniques. » (Grelier, 2023, §3)

Ce terme inspire certains sociologues et anthropologues pour décrire une langue managériale utilisée pour mobiliser et fédérer le groupe au service des objectifs d’une entreprise : la « Novlangue managériale ».

Contrairement à la langue orwellienne, elle n’est pas créée délibérément dans une optique manipulatoire, mais relève plutôt d’un processus insidieux qui se répand, en commençant par les discours institutionnels, puis ceux des managers, consultants… au sein des entreprises.

Plus largement, la langue managériale fourmille aujourd’hui d’anglicismes, d’acronymes et de termes alambiqués en tous genres (Vitaud, 2020). Il suffit de s’arrêter sur les intitulés de postes ou encore sur leur description pour finir complètement déboussolé. C’est ce que souligne avec justesse Julia de Funès (2017) dans son ouvrage Socrate au pays des process :

« De nos jours, quand on demande à quelqu’un ce qu’il fait dans la vie, on entend le chant du sigle (…) Si on demande des précisions, on obtient un argumentaire détaillé, dont la longueur peut varier de trois à quinze minutes, qui n’ajoute strictement rien à la compréhension. (…) Déconcertée par cette définition de poste, je renonce à en comprendre la signification et me reporte sur le contexte, à savoir sa situation dans l’organigramme : la description de poste si complexe se dissout alors dans une formule mathématique : n-2 du numéro 1, n-1 du numéro 2, n+1 du numéro 4 ! Les 3 sont égales au même poste si vous comptez bien …En somme, pour comprendre en quoi consiste un métier, il nous faut choisir entre un acronyme, une addition, une soustraction ou une explication aussi sibylline que son intitulé. » (p. 32)

Ce constat rejoint les analyses de la socio-anthropologue Agnès Vandevelde-Rougale (2017) qui parle de « novlangue managériale » pour qualifier l’omniprésence des néologismes dans les organisations. Au-delà d’un vocabulaire anglicisé et d’une grammaire empreinte de positivité, elle évoque également l’utilisation du tutoiement et des prénoms comme marqueurs de cette « novlangue ».

Tous ces éléments se sont propagés bien au-delà de la sphère de l’entreprise et participent finalement « au corsetage des imaginaires, au formatage des émotions [voire] à l’écrasement des intelligences individuelles et collectives » (4ème de couverture).

La Novlangue Managériale par Agnès Vandevelde-Rougale

À cela s’ajoute l’impression d’évoluer dans une nébuleuse virtuelle où il devient de plus en plus difficile de voir le fruit de son propre travail. Que ce soit lors de réunions interminables ou dans l’envoi quotidien de mails, les salariés du tertiaire ont finalement la sensation de ne pas servir à grand-chose, de brasser du vent, en un mot, de baratiner.

Dans un article paru en 2013 dans la revue M@n@gement, l’universitaire André Spicer emboîte le pas de Graeber pour dénoncer non seulement la vacuité de certains postes mais surtout l’omniprésence du « bullshit » dans les discours organisationnels et l’enseignement managérial. Ainsi, le « « bullshit » peut être défini comme un discours qui est créé, diffusé et consommé avec peu de respect ou peu de lien avec la réalité. Le « bullshit » est conçu pour induire délibérément en erreur et pour servir les fins du « bullshitteur ». (…) La matière première pour de tels discours est fréquemment fournie par, entre autres, les gourous, les consultants et les écoles de commerce. » (Spicer, 2013, p. 654-655)

L’injonction au bonheur

Le troisième élément caractéristique des organisations contemporaines, c’est le règne du fun, de la bonne humeur et du bonheur. Les ouvertures permanentes de postes de Chief Happiness Officers(CHO) dans les entreprises (Herquel, 2020) montrent bien que nous sommes dans cette « happycratie » dont parlent la sociologue Eva Illouz et l’essayiste Edgar Cabanas (2018).

Il suffirait alors d’une table de ping-pong, d’un séminaire de team building ou de l’intervention d’un coach pour impulser une ambiance détendue et décréter le bonheur des salariés. Malheureusement, toutes les stratégies qui visent à manager le fun de manière prescriptive sont vouées à l’échec. Dans leur ouvrage, Illouz et Cabanas dénoncent d’ailleurs tous les marchands de bonheur portés par la psychologie positive qui tentent de prendre le contrôle de nos vies. Les deux auteurs contestent en particulier leur prétention à définir le bonheur de manière objective et mesurable et à l’imposer aux autres. Dans cette tyrannie d’un nouveau genre, tous les salariés sont désormais sommés d’être heureux au travail, au risque de devenir des « happycondriaques ».

Cultiver son esprit critique face aux errances contemporaines

Pour faire face à toutes ces errances contemporaines, il nous semble essentiel d’en passer par les humanités (littérature, philosophie, arts graphiques…) comme nous avons pu le faire récemment sur la plateforme The Conversation en mobilisant aussi bien les œuvres de Molière (2016 [1666]) que la pièce Ubu roi d’Alfred Jarry (2011 [1896]) pour penser la bêtise des managers (Simon, 2020a, 2020b) ou encore l’art du collage de Roman Cieslewicz pour s’intéresser au blasement des salariés (Simon, 2022).

Mais tout d’abord, qu’entend-on par « humanités » ? En français, ce terme est souvent confondu avec d’autres notions comme celles de culture générale, de sciences humaines et sociales (SHS)… Il existe un sens étroit qu’on traduirait par « classics » en anglais, c’est-à-dire l’enseignement des langues et des littératures anciennes. En langue anglaise, on retrouve également le terme « humanities » qui est plus englobant et qui renvoie à un champ disciplinaire très large couvrant à la fois les lettres et une partie des sciences humaines. C’est cette dernière acception que nous souhaitons retenir ici.

Dès lors, en quoi les « humanités » nous permettent-elles de cultiver notre esprit critique face aux apories décrites précédemment ?

Consulter des œuvres littéraires françaises, c’est tout d’abord enrichir son lexique et peut-être résister à cette tentation de tout angliciser dans les organisations. Plus largement, les professeurs Fabien de Geuser et Alain Max Guénette (2018) saluent les potentialités offertes par la littérature pour enrichir les modèles gestionnaires. Dès lors, littérature et sciences de gestion ne doivent pas être envisagées comme deux champs hermétiques mais bien comme deux domaines qui s’interpénètrent mutuellement. D’une part, le monde des entreprises peut devenir un sujet pour les romanciers. D’autre part, le management peut être lu comme une littérature à part entière : un art d’écrire des règles et de les interpréter.

Sur ce point, les professeurs Xavier Philippe, Jean-Denis Culié & Vincent Meyer (2021) n’hésitent pas à présenter le romancier Michel Houellebecq comme un « sociologue du travail ». En effet, le travail fait partie des thèmes houellebecquiens récurrents.

« Quel est donc ce monde du travail que dépeint l’œuvre de Michel Houellebecq ? Toujours aux prises avec une réalité inacceptable à ses yeux, le héros houellebecquien est tout autant désenchanté que résigné. À la fois consommateur et produit de consommation, il est pris dans un cycle vicieux dont il sort presque immanquablement broyé. » (Philippe et al., 2021, §6)

Que ce soit dans Plateforme (Houellebecq, 2010b [2001]) ou dans Extension du domaine de la lutte (Houellebecq, 2010a [1994]), les entreprises se convertissent en espaces fictionnels sous la plume de l’écrivain réunionnais. Sa critique du secteur tertiaire est pour le moins féroce : il y dépeint des salariés marqués par l’inhumanité, l’âpreté et la vacuité du monde du travail. Dans ces conditions, la littérature apparaît comme un prisme particulièrement approprié pour cultiver son esprit critique face aux antinomies de notre époque.

Extension du domaine de la lutte par Michel Houellebecq

La philosophie se présente quant à elle comme un moyen de lutter contre l’« happycratie » et l’engouement actuel pour les traités de développement personnel. Quand l’universitaire Patrice Maniglier (2019) parle de la « philosophie qui se fait », il la distingue des tentations du « self-help » (p. 113) où « on invoque les stoïciens (ou) les épicuriens (…) pour nous donner des formules du bonheur ». (p. 113) Ainsi, la philosophie n’est pas là pour répondre aux situations absurdes qu’on peut rencontrer en entreprise en apportant des solutions toutes faites. Elle est là pour les pointer du doigt et en comprendre les racines.

Comme nous venons de le voir, les humanités peuvent devenir un outil pertinent pour interroger et mettre en perspective les phénomènes organisationnels. Ainsi, les « Critical Management Studies » (ou Études critiques en management) qui se sont développées depuis le début des années 1990 ont pour objectif d’explorer les limites et les apories des techniques classiques de gestion. Elles s’appuient notamment sur des philosophes comme Michel Foucault ou Jacques Derrida pour dénoncer les mécanismes sournois et les absurdités à l’œuvre dans les organisations (Chanlat, 2013). C’est avec le recueil d’articles intitulé Critical Management Studies, publié en 1992, que les professeurs Mats Alvesson & Hugh Willmott (1992) ont choisi de rompre avec le discours mythique de la théorie managériale conventionnelle pour en montrer les limites et les contradictions. Au fond, le travail critique en sciences de gestion revient à révéler les conditions concrètes des opérations de gestion, l’incohérence de certains discours, les processus de domination qui sont à l’œuvre ou encore l’absence de sensibilité éthique des prétendues « bonnes pratiques ». Il s’agit finalement de lever le voile sur ce qui se passe vraiment dans les organisations sans se contenter des discours de façade et des subterfuges managériaux.

Cultiver son esprit critique grâce aux humanités, c’est finalement faire un pas de côté, regarder les phénomènes sous un angle différent et tirer des lignes de fuite afin de développer un régime de pensée alternatif.

Références

Alvesson, M., & Willmott, H. (1992). Critical Management Studies. SAGE Publications.

Chanlat, J.-F. (2013). Les études critiques en management. Un rappel historique. Communication, 31(1). http://journals.openedition.org/communication/3840

De Funès, J. (2017). Socrate au pays des process. La vie de bureau ou comment je suis tombée en Absurdie. Flammarion.

De Funès, J. (2017). La vie de bureau ou comment je suis tombée en Absurdie. Voyage philosophique dans le monde des affaires. J’ai lu.

Fall, I. (2023). L'entreprise contre la connaissance du travail réel ? "L'humain d'abord" ou le syndrome du sacrifié en premier. L’Harmattan.

Geuser, F. de, & Guénette, A. M. (2018). Littérature et management. Le management comme roman et le manager comme romancier ? Éditions L’Harmattan.

Graeber, D. (2013). On the Phenomenon of Bullshit Jobs : A Work Rant. STRIKE! Magazine. https://strikemag.org/bullshit-jobs/

Graeber, D. (2018). Bullshit Jobs. Éditions Les liens qui libèrent (LLL)

Grelier, D (2023). La «novlangue» d’Orwell n’a-t-elle aucun secret pour vous ?. Le Figaro. https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/la-novlangue-d-orwell-n-a-t-elle-aucun-secret-pour-vous-20230625

Herquel, A. (2020). Chief Happiness Officer ou l’exemple du bullshit job. L’Echo. https://www.lecho.be/opinions/carte-blanche/chief-happiness-officer-ou-l-exemple-du-bullshit-job/10196134.html

Houellebecq, M. (2010a [1994]). Extension du domaine de la lutte. J’ai lu.

Houellebecq, M. (2010b [2001]). Plateforme. J’ai lu.

Illouz, E., & Cabanas, E. (2018). Happycratie. Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies (F. Joly, Trad.). Premier Parallèle.

Jarry, A. (2011 [1896]). Ubu roi. Flammarion.

Maniglier, P. (2019). La philosophie qui se fait. Les Éditions du Cerf.

Molière. (2016 [1666]). Le Médecin malgré lui. Flammarion.

Orwell, G. (2021). 1984. Renard Rebelle.

Philippe, X., Culié, J.-D., & Meyer, V. (2021). Après « Houellebecq économiste », Houellebecq sociologue du travail ! The Conversation. https://theconversation.com/apres-houellebecq-economiste-houellebecq-sociologue-du-travail-171992

Simon, T. (2020a). « Le manager malgré lui » : Quand Molière éclaire la bêtise organisationnelle. The Conversation. https://theconversation.com/le-manager-malgre-lui-quand-moliere-eclaire-la-betise-organisationnelle-128718

Simon, T. (2020b). « Ubu manager » : Quand la littérature éclaire les dérives « ubuesques » du management. The Conversation. https://theconversation.com/ubu-manager-quand-la-litterature-eclaire-les-derives-ubuesques-du-management-150234

Simon, T. (2022). Sortir du blasement en entreprise : Les leçons du graphiste polonais Roman Cieslewicz. The Conversation. https://theconversation.com/sortir-du-blasement-en-entreprise-les-lecons-du-graphiste-polonais-roman-cieslewicz-193890

Spicer, A. (2013). Shooting the shit: The role of bullshit in organisations. M@n@gement, 16(5), 653‑666.

Vandevelde-Rougale, A. (2017). La novlangue managériale. Emprise et résistance. Éditions Érès.

Vitaud, L. (2020). Pourquoi il faut arrêter avec les titres de postes en anglais. Welcome to the Jungle. https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/pourquoi-faut-arreter-titres-postes-anglais

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Thomas Simon, Professeur Assistant à Montpellier Business School, et Silvia Galo, Responsable contenu du blog Taleez