Hello et bienvenue pour ce nouvel article de blog 👋 !
Aujourd’hui, je vous retrouve pour aborder un sujet qui m’est cher. Je parle du fait de se tromper. Si candidat n’est pas un métier, recruteur l’est. Par conséquent, il doit garantir les process et l’expérience candidat. L’erreur n’a pas sa place au royaume du recrutement et pourtant, ne dit-on pas que l’erreur est humaine ? Dans cet article, je vais vous apporter une bonne dose de décompression et quelques conseils pour gérer le risque d’erreur. Vous allez voir, ça va bien se passer 👌 !
Quel est votre rapport à l’erreur ?
Il y a peu de temps, j’ai demandé l’avis des recruteurs sur LinkedIn. Je leur ai demandé quel était leur rapport à l’erreur dans leur job, et voici ce qu’ils m’ont répondu :
Une grande majorité d’entre eux envisagent l’erreur comme quelque chose de normal, d’inévitable, voire de positif pour toujours faire mieux.
Se tromper, ça fait partie de la vie. Et les recruteurs s’accordent à dire que c’est même une étape incontournable pour apprendre et progresser. On peut alors se poser cette question : le recruteur est-il en apprentissage constant ? Cela peut faire sourire, mais je vous assure que dans l’inconscient collectif, le recruteur est l’expert de son domaine, le sachant, celui qui maîtrise, donc sa marge d’erreur doit être la plus fine possible, non ?
Laissez-moi vous présenter le sujet différemment : accepteriez-vous qu’un professionnel, quel qu’il soit, se trompe ? Le médecin, l’artisan, le chauffeur de taxi ont-ils le droit à l’erreur ? N’attendez-vous pas d’eux une prestation sans faille 😏 ?
Vous allez probablement me dire “tout dépend de l’erreur commise”. Vous avez raison, et j’ajouterai même, de son impact. Imaginez le chauffeur de taxi qui se trompe d’itinéraire et qui par son erreur, vous met en retard de 15 minutes. Qu’est-ce que c’est que 15 minutes dans une journée ? Probablement rien. Mais là, vous venez de manquer le dernier vol pour rentrer chez vous. Vous allez devoir prendre une nuit d’hôtel. Bonus, 150 € de frais. Pour une simple erreur qui cause une réaction en chaîne 🤯.
Replaçons-nous du côté du recrutement. En réalité, la chose sur laquelle le recruteur a une responsabilité et une maîtrise, c’est le processus de recrutement. Il ne peut pas contrôler à 100% comment les Hiring Manager vont agir. Il ne maîtrise pas non plus à 100% le comportement des candidats. Il ne peut pas parier sa vie sur la fiabilité des outils. Mais, il doit s’assurer que tout est conçu, imaginé, prévu, organisé pour que le process soit efficace, fluide, orienté “Care Candidat”.
Qu’il y ait des couacs, des imprévus, des coquilles, ça peut arriver. Mais attention : erreur ≠ faute.
Oui à l’erreur, non à la faute
Il y a une sorte de chasse aux sorcières géante autour des mauvais recruteurs. Vous ne répondez pas à tous vos candidats ? Mauvais recruteur ❌ ! Vous n’ultra-personnalisez pas vos messages d’accroche ? Mauvais recruteur ❌ ! Vous refusez de sourcer sans brief complet ? Mauvais recruteur ❌ ! Les recruteurs sont pris entre le marteau et l’enclume et accumulent beaucoup de pression. Au plus la charge mentale est élevée, au plus le risque d’erreur est élevé lui aussi.
Le “zéro erreur” n’existant pas, le cadre doit être posé entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Quel genre d’erreur est “supportable”, a le moins d’impact négatif, est rattrapable ? Il est important de faire la distinction entre ce qui relève de l’erreur ou de la faute.
- Faire une erreur, c’est se tromper sans faire exprès. C’est involontaire. On peut faire une erreur par ignorance, c'est-à-dire, par manque de connaissance.
- Commettre une faute, c’est se tromper avec l’idée que c’est intentionnel, et que les conséquences sont négatives.
Prenons 2 exemples pour illustrer la différence entre erreur et faute :
Erreur
Vous prenez un nouveau poste de TAM dans une startup et vous ne connaissez pas encore sur le bout des doigts ni les process ni les outils de l’entreprise. Vous utilisez un crédit sur un jobboard pour publier une annonce de responsable Sales. Et là, votre boss vous tombe dessus, vous avez gâché un crédit d’annonce. Dans la boîte, on ne les utilise que pour des postes dans l’IT. C’est certes une erreur, mais commise par manque de connaissances. Et en soi, les conséquences ne sont pas dramatiques. Vous serez prévenu pour la fois prochaine 😇.
Faute
Vous ne répondez jamais aux candidatures reçues, et ce, depuis plusieurs mois, alors que l’une des règles de l’entreprise est de répondre à chaque candidat. Sachant que cette règle est rappelée chaque semaine en point hebdo et que l’on vous fournit tous les outils pour faire vos retours (ATS, templates, automatisation), vous commettez une faute en ne les faisant pas. Et les répercussions peuvent être lourdes en termes de marque employeur et d’expérience candidats.
Comment se libérer de la culpabilité de s’être trompé ?
On demande toujours plus de performance et d’exemplarité aux recruteurs, est-ce réellement tenable ? Le perfectionnisme est une utopie, une illusion. Les recruteurs ne sont pas des robots, ils feront tôt ou tard des erreurs, petites ou grandes. Alors comment gérer sans culpabiliser ?
Il n’y a pas de recette miracle si ce n’est de prendre du recul par rapport à son erreur, de l’analyser et d’en faire le bilan. L’objectif étant de comprendre comment et pourquoi cette erreur s’est produite, d’en tirer les conséquences et de mettre en place des actions correctives pour éviter que cela ne se reproduise.
Prenons un nouvel exemple :
Vous vous trompez souvent dans la phase de pré-qualification téléphonique des profils IT. Vous avez du mal à savoir quoi demander, comment enchaîner les questions, comment évaluer la pertinence des réponses.
Résultat des courses, vous avez du mal à justifier vos choix à vos Hiring Manager et vous invitez en entretien des candidats trop éloignés des critères de poste. Cela fait perdre du temps à tout le monde : aux candidats déçus de passer un entretien pour rien, aux Hiring Managers qui doutent de vos compétences, à vous aussi qui devez sans cesse repartir de zéro.
En analysant la situation, vous pouvez corriger le tir avec quelques actions simples à déployer comme par exemple :
- Insister sur la phase de brief pour être sûr de bien comprendre la demande du manager
- Mettre en place un scénario de qualification avec une fiche type
- Vous faire former à l’IT et moins appréhender l’échange avec les candidats
5 clés pour bien réagir à ses erreurs
Que vous soyez un recruteur junior ou expérimenté, vous avez probablement déjà commis une maladresse. Croyez-moi, si je devais faire la liste de toutes les “boulettes” que j’ai pu faire en 10 ans de recrutement, vous déculpabiliseriez immédiatement. Le plus important, c’est d’apprendre à gérer l’erreur pour ne pas ruminer, mais avancer et surtout la dépasser (et si possible, ne pas la refaire). Je vous donne 5 clés pour adopter la meilleure posture.
Étape 1 : Reconnaître que vous vous êtes planté
La majorité des gens reconnaissent que l’erreur est humaine. Mais pour éviter que votre erreur ne prenne des proportions trop importantes, encore faut-il savoir dire “je me suis trompé”. Selon la gravité de la situation, je vous recommande d’informer les personnes impactées ou concernées par votre erreur. L’idée est de ne pas perdre la confiance de votre équipe mais de faire preuve de transparence.
💪 Votre super-pouvoir à ce moment-là = l’humilité + l’honnêteté.
Étape 2 : Savoir parler de votre erreur
Vous allez probablement devoir exposer et expliquer votre erreur à des tiers comme un collègue recruteur, un manager, un N+2. Je vous conseille d’apprendre à présenter de façon objective les faits. Ne vous mettez pas plus bas que terre. Vous savez que vous avez mal fait, mais vous victimiser ou chercher des excuses n’arrangera pas la situation. Expliquer simplement ce qui s’est passé et demander à ceux qui vous écoutent d’avoir une démarche bienveillante et constructive.
💪 Votre super-pouvoir à ce moment-là = la neutralité.
Étape 3 : Assumer votre responsabilité
L’erreur que vous avez commise est peut-être le résultat de quelque chose de plus grand que vous (manque de moyens, d’outils, de temps, pression excessive) mais, la reporter ou nier votre responsabilité ne jouera pas en votre faveur. Au contraire, prenez vos responsabilités et cherchez des solutions constructives en demandant des conseils avisés autour de vous. Cela évitera de générer des tensions supplémentaires et votre équipe sera ravie de vous aider.
💪 Votre super-pouvoir à ce moment-là = le courage.
Étape 4 : Corriger votre erreur
Vous allez passer à l’action et tenter de réparer ce que vous avez fait de travers. Le fait de prendre les choses en main sera perçu comme quelque chose de positif. L’erreur ne sera pas vue comme un échec, mais comme une étape logique (et inévitable) d’un processus d’amélioration continu. “Tout n’est pas parfait, mais on s’emploie à faire du mieux possible” pourrait être votre devise.
💪 Votre super-pouvoir à ce moment-là = la créativité.
Étape 5 : Faire le bilan et en tirer des enseignements
L’erreur que vous avez faite n’est pas la 1ère, ni la dernière et probablement pas isolée. Tout l’intérêt d’en faire le bilan est de la comprendre, de l’analyser, mais aussi de pouvoir en partager les enseignements pour éviter à d’autres de la faire. Si la situation se reproduit, vous et vos collègues, pourront se référer à ça et ainsi agir au mieux. Vous pouvez aussi mettre en place des outils / process / méthodes pour limiter le risque d’erreur.
💪 Votre super-pouvoir à ce moment-là = la prise de recul et le partage d’informations.
“Je ne sais pas faire”, “je me suis trompé” sont des phrases que vous prononcerez forcément. Peut-être pas à haute voix, mais elles feront partie de votre parcours de recruteur. C’est normal. Il n’y a pas de honte à ça. La pression est forte sur vos épaules, mais n’oubliez pas que si vous faites de votre mieux, si votre intention de départ est positive, si vous vous remettez en question, tout ira bien. J’espère que cet article vous aura plu et donner des tips pour déculpabiliser et décomplexer sur ce sujet. On se retrouve très vite pour de nouvelles aventures !